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ADAM: flibustier probablement français.

En 1660, il compta au nombre des quatre capitaines qui furent choisis par les aventuriers de l'île de la Tortue pour les commander dans la descente sur Santiago de los Caballeros, sous les ordres du capitaine Delisle et avec une commission du gouverneur Watts.

AERNOUTS, Jurriaen: flibustier néerlandais.

Aernouts obtient au début de l'an 1674 une commission du Gouverneur de Curaçao pour s'attaquer tant à la France qu'à l'Angleterre contre lesquelles la Hollande est en guerre. Il mène sa frégate. le « Cheval Volant », vers New-York qui l'année précédente avait été conquise par une expédition navale Hollandaise... Puis, il apprend que la colonie de New-York a étét donnée à l'Angleterre lors de la signature du traité de Westminster.
Fâché que son pays perde sa colonie de Manhattan, Aernouts s'associe à un capitaine local, dont John Rhoades, et se lance à la conquête du fort de Pentagoët (aujourd'hui Penobscot dans le Maine). Aernouts commande plus de 100 flibustiers contre à peine 30 soldats Français. Pentagoët se défends après un bref combat. Le Gouverneur Jacques de Chambly est fait prisonnier ainsi qu'un jeune officier, le baron de Saint-Castin qui deviendra plus tard un célèbre chef de guerre des Indiens Abénakis.
Aernouts s'empare ensuiet d'un second fort à Jemsec sur la rivière Saint-Jean. Puis, il passe des semaines à ravager toute l'Acadie. Il la renomme la Nouvelle-Hollande et nomme Rhoades gouverneur avant de repartir vers le sud. L'aventure de Rhoades ne dura pas. Les anglais de Boston le capturent et lui font un procès pour piraterie. En même temps les Français se réinstallent en Acadie et Saint-Castin revient Pentagoët.
De son côté, Aernouts est revenu dans les Antilles. Il s'associe cette fois à Jan Erasmus Reyning pour attaquer l'île de Grenade alors possession Française. Les flibustiers Hollandais s'emparent facilement du principal fort mais sont pris à revers par les Français qui arrivent au secours. Aernouts se réfugie dans le fort. Il est assiégé et affamé, puis obligé de se rendre. Il est transporté en Martinique et mis aux travaux forçés sur une plantation. Avec six compagnons, il endort ses gardiens avec du vin drogué et s'évade. Ils volent une pirogue et essaient de rejoindre Curaçao, mais aboutissent au Venezuela ou les Espagnols les gardent captifs jusqu'en 1676. Finalement libérée, il semble que Aernouts soit plus prudent par la suite car on n'entends plus parler de lui.
Commandant la frégate De Vliegende Postpaard, il obtint au début de 1674 une commission du gouverneur de Curaçao, Jan Doncker, pour prendre sur les Anglais et les Français. En juillet, il se présenta à New York qui avait été reprise l'année précédente par Cornelis Evertsen et Jacob Binckes. Ayant appris que la place allait être restituée aux Anglais à la suite du traité de Westminster, il alla attaquer la colonie française d'Acadie. S'étant acquis pour ce faire les services d'un pilote bostonien nommé John Rhoades, Aernouts fit débarquer 110 hommes dans la baie de Fundi, et le 11 août, il se rendait maître du fort de Pentagoët, défendu par une trentaine d'hommes commandés par Jacques de Chambly. Il entra ensuite dans la rivière Saint-Jean et s'empara du fort de Jemsec. Enfin, il se retira à Boston, et le 11 septembre il nomma Rhoades pour commander les places enlevées aux Français, lui laissant deux petits vaisseaux sous les ordres de Cornelius Anderson et Peter Roderigo. De retour dans la mer des Antilles, Aernouts s'associa avec un autre flibustier de Curaçao, Jan Erasmus Reyning. En mars 1675, ces deux capitaines, ayant une centaine d'hommes à leur disposition, firent descente à l'île de Grenade dont ils pillèrent la petite colonie française. Quelques jours plus tard, tous deux furent contraints de se rendre à Chadeau de La Clochetterie, commandant le vaisseau du roi L'Émerillon, venu mouiller à la Grenade. Ils furent envoyés, avec leurs hommes, comme prisonniers de guerre à la Martinique. Dès juin suivant, Aernouts, son associé Erasmus et leurs hommes parvenaient à s'évader. Mais la pirogue sur laquelle Aernouts et six autres tentaient de rejoindre Curaçao fit d'abord escale à Maracaïbo où les Espagnols les retinrent quelque temps prisonniers: les flibustiers néerlandais ne purent rentrer à Curaçao que l'année suivante (1676).

AGUIRRE, Lope de: aventurier espagnol.

Aguirre, rendu célèbre par le film de Werner Herzog et la formidable interprétation de Klaus Kinski, était un conquistador devenu pirate, à la révolte absolue et définitive, au parcours jonché de morts et taché de sang. Incontestablement, Aguirre entre dans l’histoire de la piraterie, par le fait du lieu géographique, de l’époque et de sa révolte. Son profil est celui d’un homme désespéré qui contre le pouvoir et choisit l’utopie d’une vie meilleure, jusqu’à ce que la mort l’arrête, à l’instar de l’Olonnais ou de Barbe-Noire. Sa bannière n’était autre qu’un drapeau noir décoré de deux épées de sang croisées au-dessus du mot SIGO, signifiant «je vais» ou «je poursuis» en espagnol.
Lope de Aguirre est né en 1511 à Oñate, au Pays basque, d’une famille noble mais peu fortunée. Dresseur de chevaux à Séville, il écoute les multiples histoires qui courent autour de la Nouvelle-Espagne et finit par embarquer pour l’Amérique en 1534. Durant les années qui suivent, on sait très peu de chose de lui. Il apparaît dans divers documents d’archives mais son identité n’est pas réellement confirmée. On sait qu'il fut soldat, puis mercenaire, s'illustrant dans de nombreux soulèvements locaux. Condamné pour l'assassinat du gouverneur de Cuzco en 1552, il sera finalement amnistié après deux ans d'errance clandestine. Il reprit ensuite du service dans l'armée régulière.
En 1559, Aguirre s’enrôle dans l’expédition du marquis de Cañete, qui compte trouver le mythique Eldorado. L’expédition, formée de 300 soldats, trois goélettes et plusieurs centaines d’Indiens, part avec Ursúa comme gouverneur des terres à découvrir. La fille d’Aguirre est du voyage, accompagnée par deux matrones. C'est à partir du récit de cette formidable expédition à travers la jungle amazonienne qu'Herzog a tourné son film, dont le scénario n'a malheureusement pas grand chose à voir avec la réalité, si ce n'est la fantastique épopée de ces aventuriers hors du commun. Après dix mois de descente aux enfers le long de l'Amazone puis de l'Orénoque, la folle équipée trouve enfin l'accès à la mer et file sur l'île de Margarita, face aux côtes du Venezuela.
De nombreuses dissentions entre tous les membres et les chefs de l'expédition avaient depuis longtemps engendré une conjuration dont Aguirre finit par prendre les commandes. De retour sur la terre ferme, Aguirre rédige et expédie une lettre au roi d'Espagne pour faire sécession et expliquer les motifs de sa révolte. Finalement décimés par l'armée espagnole du Venezuela, les rebelles avaient peu à peu lâché leur chef et tous les témoignages de l'époque tentent donc de charger au maximum Aguirre afin d'obtenir la grâce des autorités.
Assassiné par deux de ses hommes le 27 octobre 1561, Aguirre tua sa fille de sa propre main avant de mourir, afin qu'elle ne devint pas "une putain à soldats" et qu'elle ne subisse pas les conséquences de ses actes. Du portrait d'un fou sanguinaire et tyrannique que l'on a fait de lui on peut difficilement savoir aujourd'hui ce qui est vrai ou pas. Par divers témoignages, on sait qu’il était habile, sage et avisé, astucieux et très intelligent. D'un caractère «élevé et rebelle», il était aussi fanatique et dangereux, de tempérament exalté, sachant se faire craindre et respecter.
Quoi qu'il en soit, la lettre d'Aguirre montre un homme lucide et clairvoyant plutôt qu’un malade avide de mort et de sang. Simon Bolivar, grand libérateur du continent sud-américain, dira plus tard que cette fameuse lettre fut incontestablement la première déclaration d'indépendance de l'Amérique.

ALFORD, Lewis: flibustier anglais.

Le 18 novembre 1659, ce capitaine obtenait un congé du colonel D'Oyley, le gouverneur militaire de la Jamaïque, pour sortir du port Cagway (future Port Royal), avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols.

ALLEN: flibustier anglais.

Le 11 avril 1660, ce capitaine, commandant un bâtiment nommé The Thriver, obtenait un congé du colonel D'Oyley, le gouverneur militaire de la Jamaïque, pour sortir du port de Cagway (future Port Royal), avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols.

ALLISON, Robert: flibustier écossais (mort à New York, avant septembre 1706).

En décembre 1679, il commandait un sloop de 18 tonneaux avec environ 25 hommes d'équipage, au sein d'une petite flotte de flibustiers anglais, qui sous les ordres de John Coxon mouillait à Port Morant (Jamaïque) et qui appareilla le mois suivant à destination de l'archipel de San Blas (Panama). En février 1680, il participa ainsi au pillage des faubourgs de Puerto Belo puis il aida son chef Coxon à s'emparer d'un vaisseau espagnol. En avril suivant, lorsque ses associés entreprirent de traverser l'isthme de Panama pour aller piller les Espagnols dans la mer du Sud, Allison, de même que le capitaine Mackett, demeura à l'île d'Or pour garder les bâtiments de leur flotte avec quelques dizaines d'hommes. Au retour de leur général Coxon, en juin, Allison rentra probablement avec celui-ci à la Jamaïque où il dut abandonner son navire et s'embarquer avec son chef lorsqu'ils furent poursuivis par le HMS Hunter qui ramenait le gouverneur Carlisle en Angleterre. Dans les années 1680, Allison se fixa à New York d'où il était peut-être originaire et d'où il arma des bâtiments (qu'il commandait lui-même) pour aller commercer à la Jamaïque et faire de la contrebande dans le golfe des Honduras. En 1690, devenu l'un des principaux armateurs de New York, il s'opposa au gouvernement révolutionnaire de Jacob Leisler. En octobre 1698, il joignit, à Crab Island, l'expédition montée par la Company of Scotland (dont le principal promoteur était son compatriote, le marchand écossais William Peterson) pour coloniser le Darien, au Panama, et lui servir de pilote jusqu'à l'île d'Or. En octobre 1699, l'un de ses sloops, portant des marchandises chargées à la Jamaïque, fut saisi par l'officier naval du port de New York.

ANDRIESSEN, Cornelis: flibustier néerlandais, connu aussi sous le nom de Cornelius ANDERSON.

En 1674, il était membre de l'équipage de la frégate du capitaine Aernouts qui avait armé à Curaçao. En septembre de cette année-là, il commandait le sloop Penobscot, l'un des deux petits navires qu'Aernouts laissa à l'Anglais John Rhoades pour la défense des postes qu'ils avaient pris ensemble sur les Français de l'Acadie. Cependant son associé Pieter Roderigo et lui se mirent à piller quelques bâtiments de traite et de pêche venant de la Nouvelle-Angleterre. En mars 1675, les deux flibustiers et leurs hommes furent pris dans la baie de Fundi par le capitaine Samuel Mosely et conduits à Boston où, quoique ayant été reconnus coupables de piraterie, ils furent graciés, notamment à cause de la guerre contre les Indiens. En effet, aux côtés des gens de la Nouvelle-Angleterre, l'été venu, Anderson se signala durant le conflit connu sous le nom de «King Philip's war» et y gagna le respect de ses chefs par ses actions.

ANDRIESSEN, Michiel: flibustier néerlandais (mort vers le début du XVIIIe siècle), plus connu sous le nom français de Michel ANDRESSON.

La première mention de ce flibustier comme capitaine pourrait remonter à mai 1676, au moment où un certain Michel, commandant un petit bâtiment sous la commission du gouverneur de Saint-Domingue, mouillait à la côte sud de l'île Hispaniola en compagnie de Le Gascon, Coxon et de deux autres capitaines, lesquels allèrent piller tous ensemble, le mois suivant, le bourg de Maracaïbo. Certains experts modernes le voient ensuite aux côtés du même Coxon lors de la seconde prise de Puerto Belo en février 1680, mais en fait il pourrait s'agir d'un autre flibustier (voir le capitaine Lassonde). Plus sûrement, Michel Andresson apparaît à la fin de 1682 au moment où il reçut de son compatriote Laurens De Graff le commandement de l'ancien vaisseau de celui-ci, Le Tigre. Suivant De Graff à la côte de Carthagène puis aux Honduras, il participa sous les ordres de celui-ci et de Van Hoorn à la prise de la Vera Cruz (mai 1683). De retour à Saint-Domingue via la Jamaïque avec la majorité des flibustiers impliqués dans cette affaire, il en ressortait quelques semaines plus tard au sein d'une nouvelle flotte, encore commandée en chef par De Graff. En décembre 1683, cette flotte captura trois vaisseaux de guerre espagnols à la côte de Carthagène, dont la Nuestra Señora de la Paz de 36 canons qui échut en partage à Andresson. Sur ce navire rebaptisé La Mutine, il accompagna encore De Graff aux Honduras. Ce dernier étant retourné à Saint-Domingue à bord d'une nouvelle prise (avril 1684), Andresson, avec son vaisseau et celui de De Graff, se rendit croiser devant La Havane où il s'empara (en mai) de deux bâtiments de la Westindische Compagnie. Après cette riche prise, il alla caréner et ravitailler la Mutine en Nouvelle-Angleterre. Arrivé à Boston vers la fin d'août 1684, il vit une partie de son butin confisquée par les autorités coloniales britanniques. Il retourna ensuite dans la mer des Antilles et vint mouiller à l'île Tortuga, où il trouva plusieurs flibustiers auxquels le sieur de Grammont avait donné rendez-vous pour une entreprise commune contre Caracas. Grammont ne s'étant pas présenté à Tortuga, Andresson et la majorité des capitaines qui s'y trouvaient appareillèrent pour la côte de Caracas où ils furent rejoints par De Graff venant de Saint-Domingue. Mais, après une escale à Curaçao, ils se séparèrent : Andresson, accompagnés des capitaines Rose et Le Picard, se rendit à la côte de Carthagène puis (février 1685) aux San Blas où environ la moitié de son équipage qui comptait alors environ 200 flibustiers se débarqua de la Mutine pour suivre ses deux associés et leurs hommes qui passèrent à la mer du Sud. La présence de navires de guerre espagnols força ensuite Andresson à quitter les San Blas, cap à destination des cayes du sud de Cuba où il espérait prendre deux vaisseaux néerlandais. Ce projet ayant échoué, Andresson passa à la côte nord de la Jamaïque. De là, il revint, après plus de 18 mois d'absence, au Petit-Goâve, où, au début de juillet 1685, il fut arrêté par le nouveau gouverneur Cussy qui confisqua la Mutine. S'étant enfui presqu'aussitôt dans les bois avec plusieurs de ses hommes, il s'embarqua avec le capitaine Lagarde qui revenait de la prise de Campêche. Au début de l'année suivante, il joignit la compagnie du pirate Bannister, probablement à l'île à Vache. En juin 1686, après que les HMS Drake et Falcon eurent presque détruit le navire de Bannister dans la baie de Samana, Andresson fut choisi par 80 flibustiers français qui s'y trouvaient pour commander une prise zélandaise qui les y avait rejoints. Avec ce navire, il alla aux côtes de la Nouvelle-Angleterre, sur les bancs de Terre-Neuve puis en Afrique à dessein de passer, selon le gouverneur Cussy, à la mer du Sud par le détroit de Magellan.

ANSELL, John: flibustier anglais.

En 1668, il était l'un des capitaines de la flotte de Henry Morgan qui mit à sac Puerto Principe (Cuba) et Puerto Belo. À leur retour à la Jamaïque, il fut l'un des six officiers de cet amiral qui, le 17 septembre, firent rapport de cette expédition devant le gouverneur adjoint de la colonie, Sir James Modyford.

ARCHAMBAUD: flibustier français.

Au début de 1678, il compta sûrement parmi les capitaines flibustiers que le gouverneur de Saint-Domingue réunit à la demande du comte d'Estrées pour une entreprise contre Curaçao. À cette occasion il peut ou non avoir perdu le bâtiment qu'il commandait lors du naufrage d'une partie de l'escadre française à l'île d'Avés. En effet, il accompagna ensuite Grammont (juin à décembre 1678) dans l'entreprise de celui-ci contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo, à la sortie duquel il commandait l'un des douze bâtiments formant alors la flotte des flibustiers. Au début de 1681, il montait un petit vaisseau de huit canons au sein d'une flotte de flibustiers franco-anglais en garde dans l'archipel de San Blas (Panama). En juin, il y prit à son bord quelques dizaines d'Anglais revenus de la mer du Sud par l'isthme de Panama; parmi eux Dampier qui souligne la grande paresse des 40 Français formant alors l'équipage d'Archambaud. Celui-ci et ses associés avaient résolu de faire descente au Costa Rica, mais en route leur flotte fut séparée par le mauvais temps. Archambaud gagna le premier le rendez-vous fixé à l'île San Andrés où il ne fut rejoint que par les capitaines Tocard et Wright (avec lequel s'embarquèrent tous les Anglais de l'équipage d'Archambaud). Tous trois croisèrent ensuite jusque devant la rivière de Bluefield, où Wright se sépara des deux autres. Archambaud est ensuite mentionné au début de 1683: son navire nommé L'Archambaud avait maintenant 10 canons et il avait doublé sa compagnie à 80 hommes. Il croisait alors à la côte de Saint-Domingue et il devait rejoindre aux Honduras la flotte commandée par Van Hoorn et De Graff, ce qu'il fit peut-être. En décembre 1683, il joignit à la côte de Carthagène une flotte commandée par De Graff, laquelle défit alors trois vaisseaux de guerre espagnols. Il n'est plus question de lui par la suite : peut-être s'établit-il comme planteur à Saint-Domingue puisqu'en 1695 un habitant du Cap Français nommé Archambaud s'illustra lors de l'attaque anglo-espagnole.

D'ARTIGNY [Michel?]: aventurier français, probablement d'origine basque.

Vers 1657, il était membre d'une bande de flibustiers qui firent descente à Cuba où ils tuèrent un très gros serpent. Devenu major à l'île de la Tortue, il accompagna en 1666, par ordre du gouverneur Ogeron, la flotte de l'Olonnais pour commander les troupes à terre lors de la descente contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo. Dans l'édition originale (néerlandaise) du livre d'Exquemelin, il est mentionné que Michel le Basque était major de la Tortue, ce qui pourrait permettre d'identifier ce personnage au major d'Artigny (dont parle le père Dutertre), puis que, toujours selon Exquemelin, ce Michel qui commanda alors les flibustiers à terre lors de cette entreprise.

AVERY, Henry: pirate anglais, prénommé aussi John, alias: Long Ben Avery.

Avery était un pirate anglais dont on ne sait pas grand-chose, comme dans bien d’autres cas. Sur la fin de sa vie il s’appela même Benjamin Bridgeman, pour autant que l’on soit sûr qu’il ait survécu à son retour de Madagascar ! Car Avery, plus que tout autre, illustre parfaitement l’incertitude qui plane aujourd’hui encore sur la biographie de la plupart des pirates et flibustiers.
Il est à peu près certain qu’Avery est né en Angleterre, près de Plymouth ; pour certains en 1653, pour d’autres en 1665 et même en 1675 pour Daniel Defoe, ce qui positionnerait son entrée en piraterie à l’âge de 19 ans, ce qui semble bien jeune pour réussir à convaincre tout un équipage de le suivre dans une mutinerie ! Sa mort, quant à elle, est parfois mentionnée en 1710, voire en 1728… Aux dernières nouvelles, David Cordingly donne 1659-1696 comme dates de naissance et de décès d’Avery. Quoi qu’il en soit, Avery s’est enrôlé dans la marine dès son plus jeune âge. Il aurait délibérément choisi la piraterie suite à quelques retours de fortune.
De nombreuses histoires courent à son sujet: on le voit tantôt matelot dans la Royal Navy, tantôt boucanier ou exerçant le commerce du bois de Campêche. Vers 1691, il aurait été flibustier sous les ordres du capitaine Red Hand Nicholls et on est à peu près sûr qu’il fut négrier sur la côte de Guinée.
Une chronique de l’époque nous décrit Avery comme : « Un homme de taille moyenne, avec une tendance à l’embonpoint et un teint haut en couleur ». Il était audacieux, exigeant en matière de morale et avait plutôt bon caractère, tout en étant parfois insolent et peu commode. Comme Barbe-Noire et beaucoup d’autres forbans, il ne pardonnait jamais à ceux qui avaient tenté de le rouler dans la farine !
C’est en 1694 qu’Henry Avery partit pour cette croisière des mers d’Orient qui allait faire de lui l’un des pirates les plus célèbres, entre autres grâce au fabuleux butin qu’il remporta ; peut-être le plus important de l’histoire de la piraterie ! Dès 1695, en effet, il s'empara de deux navires du Grand Moghol. Le butin peut difficilement être évalué, mais 200 000 pièces d’or, des monceaux de bijoux, de vaisselle d’or et d’argent, des épices, des soieries, des vêtements de luxe et autres richesses furent transbordés. Le montant global de cette opération a été estimé à quelque 325 000 livres, rapportant à chaque pirate plus de 25 000 livres !
Suite à ce coup de maître, Avery en réussit un autre: fausser compagnie à ses deux associés du moment, qui découvrirent un peu tard que son navire avait filé avec tout le trésor à son bord! Arrivé à Providence avec son équipage, Avery y vendit son bateau, trop reconnaissable, et acquit à la place un modeste sloop. Après avoir jeté l’ancre à Boston, avec semble-t-il la volonté de s’y établir, Avery repartit pourtant pour l’Europe, certainement afin de mieux négocier sa part du trésor. Essentiellement constituée de diamants de belle taille, celle-ci n'était en effet pas très discrète...
Pointant sur l’Irlande, les pirates restant se séparèrent entre Cork et Dublin après avoir revendu leur sloop. La plupart furent faits prisonniers à leur retour sur sol anglais et c’est grâce à leurs témoignages que l’on put reconstituer la carrière et le parcours de leur capitaine. On sait que dix d’entre eux furent pendus tandis que les autres furent déportés en Virginie ou condamnés aux travaux forcés ; 18 reçurent plus tard leur grâce du roi Guillaume. On ne reprit jamais Avery.

AYMÉ: flibustier français.

En 1678, il participa à l'expédition contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo sous les ordres de Grammont. À la sortie du lac, au début décembre, il commandait l'un des douze bâtiments formant alors la flotte des flibustiers.

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