| A | B | C | D | E | F | G | H | I-J-K | L | M | N | O | P-Q | R | S | T | U-V-W | X-Y-Z

ŒXMELIN, Alexandre Olivier: aventurier et chirurgien français originaire de Honfleur (mort au début du 17e siècle).

Le O lié au E de la première lettre de son nom est probablement celui de son deuxième prénom, Olivier, dont l'initiale aura été intégrée au nom de famille. En effet, son nom s'orthographie parfois ESQUEMELIN, ou EXQUEMELIN, ou encore ESQUEMELING. Mais que l'on se rassure, il s'agit bien toujours du même personnage, le chirurgien auteur d'une des sources les plus fameuses de la flibuste.
Depuis 300 ans, toutes sortes d'histoires, pour la plupart fausses, ont circulé sur la vie d'Œxmelin, auteur de ce livre célèbre qui raconte certaines des aventures des flibustiers des Antilles. En vérité, nous connaissons bien peu de choses sur lui, à la différence de ses contemporains (comme William Dampier) qui ont écrit des ouvrages similaires. Longtemps, plusieurs ont cru qu'il était Hollandais. Certains l'ont couronné, à titre posthume et abusivement, «historien des flibustiers». Certes, dès le vivant d'Œxmelin, son livre a connu le succès à travers toute l'Europe occidentale. Mais les éditeurs successifs ont modifié allègrement ses manuscrits originaux (aujourd'hui perdus), souvent au mépris de la vérité.
Arrivé à l'île de la Tortue comme engagé en 1666, il y devint habitant, boucanier et flibustier. Il participa ainsi aux expéditions de Maracaïbo (1669) et de Panama (1670-1671), entreprises commandées en chef par l'amiral jamaïquain Henry Morgan Après la prise de Panama, il quitta la flibuste et s'embarqua à Cuba sur un navire hollandais (1672) en partance pour l'Europe. En avril 1674, il s'engagea comme chirurgien dans la flotte de l'amiral de Ruyter qui allait combattre les Français aux Antilles. De retour à Amsterdam en novembre 1676, il y devint chirurgien (1679) l'année suivant la publication de son «Histoire des aventuriers flibustiers qui se sont signalés dans les Indes». Ce livre allait être par la suite réédité en espagnol, allemand, anglais et français dans des versions quelques peu différentes. Quoique critiqué, il devait servir jusqu'à nos jours de références pour la vie et les moeurs des flibustiers.
Pour en savoir plus sur Œxmelin, lisez le texte de Raynald Laprise en suivant le lien: ICI.

OLONNAIS, François L': flibustier français (mort à la côte de Carthagène, 1669).

Avec Morgan et Drake, l’Olonnais est certainement l’un des flibustiers les plus célèbres. En grande partie grâce au livre d’Œxmelin. Personnage mythique et légendaire, il doit pour beaucoup sa notoriété à sa grande cruauté, réelle ou supposée – en tous les cas exagérée – et à sa fin misérable. À l’inverse d’un Morgan, couvert de richesses et d’honneurs, qui termina sa vie dans les salons jamaïquains.
Jean-David Nau est né en 1630 aux Sables-d’Olonne, dans le Poitou, d’où son surnom de l’Olonnais. Le prénom de François, lui, est simplement la marque de sa nationalité française. On sait peu de chose de sa jeunesse, sinon qu’il s’embarqua pour les Antilles très tôt, à La Rochelle en qualité d’engagé.
L’Olonnais tira donc ses trois ans à la solde d’un quelconque planteur de Saint-Domingue, avant de devenir boucanier. D’abord comme simple compagnon, puis finalement pour son propre compte. Mais il était avide d’aventure et cette vie de sédentaire lui pesait au point qu’on dit de lui qu’il s’ennuyait ferme.
Il partit s’enrôler chez les frères de la côte de l’île de la Tortue où, d’après les témoignages, il s’illustra rapidement dès ses premières sorties en mer. Pris par les Espagnols dès ses premières sorties, l’Olonnais ne débuta pas sa carrière de flibustier avec les honneurs ! Pourtant, il en fallait plus pour refroidir ses ardeurs. Avant même d’arriver au camp espagnol de Campêche, les prisonniers se rebellèrent et ce fut un véritable massacre. Nau, resté miraculeusement indemne, se barbouilla du sang des morts puis s’allongea parmi eux. Il se vêtit des habits d’un Espagnol et, attendant le bon moment, prit la fuite en direction de la ville. Là, il convainquit quelques esclaves de le suivre en échange de leur liberté, puis vola une embarcation avec laquelle lui et ses compagnons parvinrent à rejoindre la Tortue.
Mais pour cela, il fallut quand même traverser le très dangereux détroit du Yucatán, large de 200 kilomètres, puis longer les 1200 kilomètres de côtes de Cuba, infestées de garnisons espagnoles. Après cela, il fallait encore franchir les 80 kilomètres du passage du Vent, entre Cuba et Saint-Domingue, difficilement navigables pour une simple barquette ! Révolté par l’attitude des Espagnols qui massacrèrent des naufragés désarmés, l’Olonnais acheva son parcours du combattant en libérant ses esclaves, comme promis, et en jurant mort et supplices à tous les Espagnols qu’il croiserait désormais.
Sans perdre de temps, Nau réunit quelques amis et s’embarqua sur un petit navire à destination de Cuba pour une série d'expéditions plus ou moins réussies, mais dont celle de Maracaïbo resta dans l'histoire et lui permit de se faire un nom dans le métier. De retour à la Tortue avec ses cales chargées de trésors, l'Olonnais dépensa rapidement sa part et contracta de nombreuses dettes, au point qu'il fut bientôt obligé de repartir en course pour se refaire. Ainsi était la vie de flibustier: la chasse comptant tout autant, voire plus, que le butin.
L’Olonnais leva donc l’ancre une nouvelle fois le 3 mai 1667 avec cinq autres petits navires et un total de quelque 600 hommes. Après avoir pillé quelques barques de pêcheurs sur la côte sud de Cuba, il fit voile sur le cap Gracias-a-Dios… Et la malchance s’abattit sur son entreprise ! Le vent tomba et les courants firent dériver les navires dans le golfe du Honduras. Ayant mis un mois à vouloir remonter le courant, les flibustiers furent contraints de relâcher dans le premier port venu pour se ravitailler et laisser passer la saison. Allant d'échecs en naufrages, l'expédition tourna au véritable désastre. Forcés de retourner à terre, les flibustiers tentèrent de survivre en chassant, pêchant et plantant des pois, tandis qu'ils tentaient désespérément de se construire un bâtiment pour reprendre la mer. Ils y parvinrent en dix mois et fabriquèrent une barque longue qui permit à tout le monde de repartir enfin. Mais les Espagnols leur envoyèrent des Indiens pour les bloquer, ce qui les empêcha d’aller plus avant et les força à se retirer avec de nouvelles pertes.
L’aventure touchait à sa fin et chacun partit de son côté pour tenter de s’en sortir. Obligé d’aller à terre pour y chercher des vivres, dans la région du golfe de Darien, l'Olonnais fut attaqué par des Indiens Bravos qui « le hachèrent par quartiers, le firent rôtir et le mangèrent » comme l’affirme Œxmelin. Des 600 hommes qui avaient suivi l’Olonnais dans cette aventure, à peine le tiers en était revenu sain et sauf à la Tortue.
Pour en savoir plus sur l'Olonnais, lisez le texte de Raynald Laprise en suivant le lien: ICI.

OVINET: aventuriers français.

Deux cousins de ce nom, l'un prénommé Pierre et l'autre surnommé le Grand, sont mentionnés par Exquemelin parmi les chefs que rassembla à Saint-Domingue le gouverneur Ogeron pour une expédition contre Curaçao (1673) par ordre du guverneur général des Antilles françaises.

| A | B | C | D | E | F | G | H | I-J-K | L | M | N | O | P-Q | R | S | T | U-V-W | X-Y-Z