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LAGARDE: flibustier français.

LAFFITE, Jean:

Personnage du XIXe siècle, Jean Laffite ne peut plus véritablement être considéré comme un flibustier: son parcours en fait plutôt un corsaire et un contrebandier, puis un acteur des guerres d’indépendance des États-Unis. Pourtant, Laffite était également pirate, bénéficiant de la protection des autorités de La Nouvelle-Orléans qui utilisaient ses services de mercenaire. On peut donc bien parler tout de même de flibustier dans son cas et même de «dernier des flibustiers».
Né très probablement en 1782 à Saint-Domingue, Jean Laffite est le fils d’un tanneur et d’une juive espagnole. On ne sait pas grand-chose de son enfance ni de sa jeunesse, sinon qu’il semble s’être marié vers l’âge de 17 ans avec une jeune espagnole, qui se suicidera de désespoir après qu’ils furent pourchassés et que son jeune mari fut mis en prison et leur mariage annulé. À 23 ans, Laffite s’installe dans la baie de Barataria, en Louisiane, et intègre une bande d’écumeurs qui en veulent surtout aux navires espagnols, ce qui leur assure dans la région une certaine tolérance. Commence alors une vie de contrebandier et de flibustier qui s’exerce en toute impunité. Avec son frère Pierre et ses compagnons, il se dissimule dans les bayous du golfe du Mexique, dont il connaîtra mieux que personne tous les recoins.
Rapidement, Laffite se fait une fortune et devient notable de La Nouvelle-Orléans, où l’on apprécie sa compagnie élégante et discrète. En 1814, l’Angleterre s’intéresse à la région et Laffite doit alors choisir son camp. Connu comme le loup blanc dans les parages, il se voit proposer de rejoindre les rangs anglais. Il refuse malgré des ponts d'or et devient, avec ses hommes, l'un des principaux atouts de l'indépendance des États-Unis. Dépouillé malgré tout par les Américains après la victoire, Laffite rejoint pour un temps les rangs espagnols afin de combattre la piraterie qui s'est installée au Mexique.
Utilisant au mieux les forces en présence, Laffite parvient à doubler tout le monde, Espagnols et indépendantistes mexicains, et finit par prendre la place des pirates qu'il était venu chasser! Rapidement il se reconstitue un empire de contrebande et refait fortune au Yucatan. En 1819, les États-Unis annoncèrent la saisie pure et simple de tous ses biens, arguant du fait que son territoire était partie intégrante de la Louisiane, vendue au gouvernement de Washington par la France. L’histoire de Barataria recommençait mais cette fois-ci Laffite avait de l’expérience: il accepta la capitulation mais prit soin de liquider et réorganiser ses affaires avant de disparaître dans la nature, en 1821, les poches pleines à craquer!
On sait aujourd'hui que Jean Laffite refit sa vie sous le nom de John Lafflin, dans la peau d'un honnête commerçant qui, avec sa fille Denise, lança de nombreuses affaires en Nouvelle-Orléans. Séduit par les théories humanistes de l'époque, il participa au financement de la publication du premier Manifeste du Parti communiste, après avoir rencontré Marx et Engels en Europe.
On retrouve ensuite la trace de Laffite à Altona, quelques années plus tard, où il s’est retiré et prend soin des indigents. Il meurt d'une pneumonie le 5 mai 1854, à l’âge respectable de 72 ans.

aventurier français.

En 1676, il compta au nombre des capitaines corsaires qui joignirent à Saint-Domingue le marquis de Maintenon, sous les ordres duquel ils allèrent piller, au début de l'année suivante, la capitale de l'île Margarita puis une ville à la côte du Venezuela. Après le démembrement de la flotte de Maintenon, Lagarde se signala aux côtés d'un autre capitaine français ainsi que de trois Anglais (dont Coxon) par la prise de Santa Marta en juillet 1677. Après cette expédition, il relâcha ensuite, avec ses associés anglais, à la Jamaïque où le gouverneur Vaughan le frustra de la rançon de l'évêque de Santa Marta. Mais il put ramener en otage le gouverneur de cette ville à Saint-Domingue. Au début de 1678, il compta au nombre des capitaines flibustiers que rassembla le gouverneur Pouancey et qui joignirent la flotte de M. d'Estrées à la Martinique. Après le naufrage de la flotte français à l'île d'Avés, il suivit Grammont dans le lac de Maracaïbo. Dans la première moitié de 1684, il commandait la Subtile, de deux canons et 30 hommes, croisant à la côte de Caracas. Plus tard cette même année, il se rendit au rendez-vous de l'île Tortuga, à la même côte. En décembre 1684, commandant alors le brigantin Le Galant, il alla guetter au cap Codera (toujours à la côte de Caracas) une patache espagnole, en compagnie des capitaines Andresson, De Graff et Rose, avec lesquels il se rendit ensuite à Curaçao. En février 1685, il se sépara d'avec eux et, probablement en compagnie de De Graff avec lequel il aurait joint, en avril, la flotte de Grammont à l'île à Vache. En juillet et août de la même année, il participa à la prise de Campêche (juillet et août 1685). De retour à la côte de Saint-Domingue en janvier 1686, il donna rendez-vous à l'île à Vache à une trentaine des hommes ayant appartenu à la compagnie du capitaine Andresson. En mars, il s'associa avec le forban anglais Bannister avec lequel il fit plusieurs prises.

LAGARDE, Pierre: flibustier français, né à Royan vers 1650.

De confession protestante, il était, depuis 1683, contremaître sur le Hardi, le vaisseau de Grammont. En octobre 1686, il compta au nombre de la vingtaine des hommes de ce vaisseau qui s'embarquèrent sur la prise hollandaise que leur compagnie venait de faire au large des Açores. Séparé du Hardi par une tempête, Lagarde et ses compagnons rallièrent les Antilles puis abordèrent à l'île Saint-Vincent d'où Lagarde passa à la Martinique où, en janvier 1687, il fit une déposition concernant la disparition de Grammont. Il était peut-être un parent du capitaine Lagarde.

LAQUES: flibustier anglais.

En janvier 1660, ce capitaine, commandant une barque, obtenait un congé du colonel D'Oyley, le gouverneur militaire de la Jamaïque, pour sortir du port Cagway (future Port Royal), avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols, en même temps que le capitaine d'origine scandinave Petersen.

LASSONDE: flibustier français.

En 1677, ce capitaine de Saint-Domingue commandait un petit bâtiment en course aux côtes de Cuba et revint bredouille de cette croisière. Au début de l'année suivante, il fut l'un des capitaines qui furent réquisitionnés par le gouverneur Pouancey pour prendre part à l'expédition contre Curaçao sous les ordres du comte d'Estrées. Mais Lassonde fut l'un des trois capitaines de Saint-Domingue à perdre son navire lors du naufrage de l'île d'Avés (mai 1678). Après cette perte, il s'embarqua vraisemblablement avec le capitaine William Wright, établi dans la colonie, à l'occasion d'un voyage que celui-ci fit à l'archipel de San Blas (Panama). De retour au Petit-Goâve, Lassonde obtint le commandement d'un navire de 86 tonneaux et de 6 canons et il retourna aux San Blas, où avec une centaine de flibustiers et l'aide des Indiens Kunas, il marcha contre la cité panaméenne de Chepo (1679), d'où il dut cependant se retirer sans l'avoir attaquée. Au retour de cette expédition, il rencontra dans les San Blas une petite flotte anglaise commandée par Coxon, à laquelle 80 de ses hommes et lui se joignirent pour piller les faubourgs de Puerto Belo. Après ce raid (février 1680), il accompagna les Anglais au Costa Rica puis revint avec eux aux San Blas, mais il refusa de les suivre (avril 1680) dans leur marche à travers l'isthme de Panama pour passer à la mer du Sud, y étant rebuté par sa malheureuse expérience vers Chepo. Au début des années 1680, il vivait apparemment sur sa plantation au Petit-Goâve. Lassonde pourrait être le surnom porté soit par Michel Andresson ou encore par Jean Bernanos, mais l'état actuel de la recherche ne permet pas de déterminer avec certitude lequel des deux. Mais Ringrose mentionne le capitaine Bernanos, là où d'autres nomment le capitaine Lassonde, lors d'un rendez-vous de flibustiers à Boca del Toro au début de 1680.

LE FÉE, Nicolas: flibustier français.

À la sortie du lac de Maracaïbo, en décembre 1678, Il commandait un brûlot appartenant à Grammont, dont il était peut-être le matelot.

LE GASCON, Jean: flibustier français.

En 1666, il fut l'un des capitaines français relevant de l'île de la Tortue qui passèrent à la Jamaïque anglaise. Trois ans plus tard, commandant un navire de 18 canons, il sortait de la Tortue, en compagnie du capitaine Trébutor, tous deux portant commission du gouverneur d'Ogeron. En juin 1670, il croisait avec son associé à la côte de Caracas, où ils furent séparés. De là, il se rendit à l'île à Vache, où en octobre il perdit son bâtiment lors d'un ouragan qui frappa la flotte de Henry Morgan, que Le Gascon avait rejointe. Pour le compenser de la perte de son navire, Le Gascon reçut de Morgan une prise espagnole, La Gallardena, au commandement de laquelle il participa à l'entreprise de Panama (1670-1671). Rentré à Saint-Domingue à la suite de cette expédition, il compta au nombre des flibustiers que réunit d'Ogeron au début de 1673 à la demande du gouverneur général des Antilles françaises, M. de Baas, en prévision d'une expédition contre Curaçao. Celle-ci ayant échoué, Le Gascon rentra à Saint-Domingue d'où il commanda des bâtiments corsaires jusqu'à la fin de la guerre de Hollande. Ainsi en 1676 et 1677, il fut l'un des capitaines du marquis de Maintenon et le suivit dans ses entreprises contre les établissements espagnols du Venezuela. Au début de 1678, il compta au nombre des flibustiers engagés dans une seconde expédition de Curaçao, cette fois sous le commandement général du vice-amiral d'Estrées. Après le naufrage d'une partie de cette flotte à l'île d'Avés (mai 1678), il se retrouva sous les ordres de Grammont, qui alla piller les établissements espagnols du lac de Maracaïbo. En décembre 1678, Le Gascon rentra avec son chef au Petit-Goâve. Par la suite, il n'est plus mentionné.

LEGRAND, Pierre: flibustier français.

En décembre 1665, ce capitaine accompagna Mansfield lors de sa descente contre Santo Spirito à Cuba. Il est d'ailleurs mentionné par les Espagnols comme ayant été le chef des flibustiers lors de cette entreprise.

LEIGH, Samuel: flibustier anglais.

En février 1685, ce capitaine se trouvait à l'île d'Or, à la côte de Panama. De là, en compagnie de ses associés Townley et Brandy avec environ 185 hommes, il traversa l'isthme de Panama. Tous ensemble ils rejoignirent en mer du Sud la flotte de Davis et Swan. De ces derniers, il reçut en mars de la même année, le commandement d'un petit bâtiment pris sur les Espagnols.

LELONG, Pierre: flibustier français (mort à Saint-Domingue, vers 1698).

En 1670, quittant la Tortue, il dirigea un groupe de douze aventuriers qui allèrent s'établir dans la plaine du Cap: lui-même érigea son habitation près du Trou Charles-Morin et devint par la suite un grand propriétaire terrien. En 1684-1685, il fit parti des flibustiers français qui passèrent à la mer du Sud: il revint vraisemblablement à Saint-Domingue en avril 1688. En 1695, après le second sac de Limonade, il vendit un terrain au père capucin Aubert où celui-ci érigea la nouvelle église de la paroisse. Au retour de la campagne de Carthagène (1697), à laquelle il prit part, il affranchit l'un de ses esclaves, Étienne Auba [Quartier-Morin, 1683 - Roucou, près de Limonade, 1781], qui s'y était signalé par sa conduite exemplaire et qui devint en 1723 capitaine des nègres libres de la dépendance du quartier de Fort-Dauphin. Il avait épousé Anne-Marie Dieuleveut.

LEMAIRE, Jean: flibustier français.

Il compta parmi les chefs corsaires qui, sous les ordres de Mansfield, firent descente au Costa Rica (printemps 1666), d'où ils durent se retirer après la prise de Turrialba; il peut avoir ensuite suivi Mansfield lors de la reprise de l'île Santa Catalina.

LE ROUX, Anne: flibustier français.

En 1659, il compta au nombre des quatre capitaines qui furent élus par les aventuriers de la Tortue pour les commander lors de la descente sur Santiago de los Caballeros sous la commission du gouverneur Watts.

LE SAGE, François: flibustier néerlandais (mort à la Jamaïque, juillet 1694).

Vers 1664, il servait comme matelot à bord d'un vaisseau néerlandais croisant dans la mer des Antilles et le golfe du Mexique. Devenu flibustier à Saint-Domingue, il y est mentionné comme capitaine en novembre 1682, au moment où, commandant une barque longue, il appareillait en compagnie de Laurens De Graff à destination du golfe des Honduras. Là il reçut le commandement d'un petit navire espagnol que prirent De Graff et leurs autres associés, sur laquelle il participa à l'expédition de la Vera Cruz (mai 1683). De retour à Saint-Domingue à la fin d'août 1683, il joignit en novembre de la même année une flotte qui, sous les ordres de De Graff, se rendit à la côte de Carthagène. Il prit part ainsi au combat contre trois vaisseaux de guerre espagnols sortis du port de Cartagena. À la suite de la prise de ces bâtiments, le capitaine Andresson lui donna son vaisseau Le Tigre, armé de 30 canons. Sur celui-ci, Lesage alla croiser à la côte de Caracas où on le retrouve dans les premiers mois de l'année suivante. Vers mai 1684, il fit escale à l'île à Vache où il prit à son bord une soixantaine d'anciens flibustiers de la Trompeuse. Il rentra ensuite au Petit-Goâve où, en octobre, au moment du passage de l'expédition La Salle, il fut interrogé par le capitaine Beaujeu à propos de l'embouchure du Mississippi. En février 1685, montant toujours le Tigre, il appareilla du Cap Français, à la tête de 200 hommes, pour tenter sa chance en mer du Sud. En août, il faisait escale à New York, mais il se comporta généralement comme un pirate avec les bâtiments de la Nouvelle-Angleterre qu'il rencontra en mer. N'ayant pu franchir le détroit de Magellan, il remonta vers l'Afrique. En janvier 1686, il croisait ainsi à la côte de Guinée où il fit deux riches prises sur les Néerlandais. En mai suivant, il vint désarmer avec l'une de ses prises à Cayenne où une partie de ses gens s'établirent. En août, il en repartait pour gagner la France pour se mettre au service de la Compagnie de Lorient. Il revint ensuite à Saint-Domingue et, au début de la guerre de la ligue d'Augsbourg, reprit ses activités de chef flibustier. Il participa ainsi à l'attaque de la Jamaïque, au sein d'une flotte commandée par le gouverneur Ducasse, De Graff et Bernanos; il trouva la mort avec 50 des siens en attaquant un retranchement érigé par les habitants de la baie de Carlisle.

LESCUYER: flibustier français (mort au Panama, février 1685).

En décembre 1684, il commandait un petit navire de six canons à l'île Tortuga, à la côte de Caracas, participant alors à la prise du Little Edward, un petit bâtiment anglais, avec ses associés Michel, Brouage, Lagarde, Rose, Vigneron et Cachemarée. Après cet incident, il prit le parti de passer à la mer du Sud par l'isthme de Panama. Avec son camarade Cachemarée, et en tout 200 hommes, il se rendit à l'île d'Or où ils brûlèrent leurs navires avant d'entreprendre la traversée avec l'aide des Indiens du Darien. Lescuyer mourut lors de cette marche.

LINAUX, Jean: flibustier français.

En 1670, il commandait un bateau dans la flotte de Morgan sous les ordres duquel il participa ensuite à l'expédition de Panama.

LOMBARDON: flibustier français.

En 1666, il croisait sous commission du gouverneur de la Martinique pour prendre sur les Anglais. En juin 1667, il fut capturé justement par des Anglais et fournit au commodore sir John Harman des indications sur le mouvement des flottes française et néerlandaise à la Martinique.

LORMEL: flibustier français.

En 1659, il compta au nombre des quatre capitaines qui furent élus par les aventuriers de l'île de la Tortue pour les commander lors de la descente sur Santiago de los Caballeros sous la commission du gouverneur Watts.

LOS REYES, Diego de: voir sous El Mulato.

LOUIS: flibustier français.

En 1666, il commandait une frégate, portant commission du gouverneur de la Tortue, laquelle fut prise par des Anglais de la Jamaïque.

LUCIFER, Diego: voir sous El Mulato.

LUDBURY, Richard: flibustier anglais.

Commandant un bâtiment lors de l'entreprise de Panama, il avait auparavant accompagné les capitaines Prince et Thomas Harris dans la descente sur Monposs (côte de Carthagène) et à la prise de Granada (1670).

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